Le genre SALVIA, communément appelé sauge, fait partie de la famille des Lamiacées (Lamiaceae).Depuis peu nommé ainsi, il s’appelait jusqu’il y a encore quelques années Labiacée. Cette appellation venait du latin labium (lèvre) et faisait référence à la fleur.

Le bord de la corolle est découpé en deux lobes principaux qui sont placés l’un au-dessus de l’autre comme deux lèvres.

Il s’agit d’une famille de plantes dicotylédones, gamopétales et zygomorphes.

Dicotylédone: plante dont les graines possèdent une plantule à deux feuilles primordiales, ce que vous pourrez facilement observer lors de la levée de vos semis.

Gamopétale: fleur dont les pétales sont soudés.

Zygomorphe: fleur à symétrie bilatérale mais qui laisse subsister des traces d’une ancienne symétrie axiale

Cette famille est facilement reconnaissable. Généralement, les genres en faisant partie sont aromatiques, les tiges toujours carrées, les feuilles opposées et les fleurs très caractéristiques. De plus, l’ovaire situé au fond du calice produit après fécondation un fruit à quatre lobes contenant chacun une graine. A maturité, chaque lobe se développe en un fruit indépendant.

Attention à ne pas se méprendre avec les Scrophulariacées qui ont-elles aussi des tiges carrées, des fleurs semblables mais dont les feuillages ne sont pas aromatiques.

Environ deux cents genres font partie des Lamiacées. Une soixantaine est cultivée en pépinière parmi lesquels les plus courants: ACINOS, AGASTACHE, AJUGA, BALLOTA, CALAMINTHA, CEDRONELLA, ELSHOLTZIA, GLECHOMA, HYSSOPUS, LAMIUM, LAVANDULA, LEONITIS, LEONORUS, MELISSA, MENTHA, MONARDA, NEPETA, ORIGANUM, PEROVSKIA, PHLOMIS, PHYSOSTEGIA, PLECTANTHRUS, PROSTANTHERA, PRUNELLA, ROSMARINUS, SATUREJA, SCUTELLARIA, STACHYS, TEUCRIUM, THYMUS.

SALVIA est le genre avec le plus grand nombre d’espèces. On en compte environ neuf cents dans le monde, auxquelles viennent se rajouter de très nombreuses variétés créées par l’homme ou par hybridation spontanée. Seulement trois cent trente espèces et variétés sont cultivées en Europe, dont la plupart dans des quantités très limitées.

La terminologie botanique obéit à des règles très précises. Les termes qui la composent sont souvent utilisés à mauvais escient par le grand public, voire même par certains professionnels.

Un petit rappel sur la façon dont se décompose le nom d’une plante.

Exemple:

Famille: lamiacée

Genre: SALVIA

Espèce: involucrata

Variété (ou cultivar): « Bethellii »

La sauge, plante médicinale

 L’origine du mot SALVIA vient du latin « salvare » qui veut dire « sauver ».

Dans les vieux herbiers du moyen âge, il était déjà question des vertus des sauges. C’est le scientifique romain Pline l’Ancien qui fut le premier à utiliser ce mot latin. Les vertus médicinales de certaines espèces sont reconnues depuis la nuit des temps. Les feuilles étaient utilisées fraîches ou sèches en infusions ou décoctions. Elles étaient censées apaiser ou guérir de nombreux maux: fièvre, digestion, troubles nerveux… Les feuilles sèches étaient également fumées à la pipe pour soigner l’asthme.

De nos jours, la sauge est toujours utilisée en infusion ainsi que pour certaines préparations culinaires(rôti de porc aux feuilles de sauges).

Les huiles des plus aromatiques sont largement utilisées dans l’industrie du parfum. A ces fins, SALVIA sclarea est cultivée à l’échelle industrielle.

La floraison

La floraison est en épis de longueur indéfinie. Il commence à fleurir par la base et remonte ainsi jusqu’au bout de l’inflorescence.

La palette de couleurs est très vaste. On y trouve tous les tons, clairs ou foncés, pastels ou éclatants. Des fleurs en abondance! En bleu, blanc, rose, rouge, jaune… et même noir! Votre jardin s’illuminera d’avril à novembre. Petite fleur discrète ou grande fleur lumineuse, les sauges offrent un vaste choix: floraison estivale pour les annuelles et de printemps, d’été et d’automne pour les vivaces.

Le monde des sauges est doté d’une si grande diversité que cela en fait un des seuls genres avec lequel on peut confectionner un massif tout entier.

Quel que soit l’emplacement à planter (rocaille, isolé, bord milieu ou fond de massif, mixed-border…) s’il est au soleil, une sauge sera forcément appropriée.

 Le feuillage

Il contribue à la beauté de la plante pendant plusieurs mois. Des petites feuilles découpées de SALVIA jurisiscii à celles immenses de SALVIA hians en passant par la texture duveteuse et la couleur argentée de SALVIA argentea, toutes les formes possibles existent. C’est grâce à toutes ces différences que l’on trouve dans le genre la petite plante de rocaille qui aime lézarder au soleil (SALVIA caespitosa, jurisiscii, namaensis, glechomifolia, taraxacifolia … ) et la géante de fond de massif appréciant les grands espace ( SALVIA guaranitica, atrocyanea, confertiflora, uliginosa …)

Chacune des espèces et variétés peut être identifiée uniquement grâce à son feuillage. Chez certaines, il est plus ou moins velu, les formes des feuilles différentes et que ce soit d’une espèce à l’autre ou au sein d’une même espèce, elles ne sont jamais identiques. Une simple nuance de couleur (nervures, revers de feuillage …) ou de parfum permet une reconnaissance de la plante.


Les remarquables grandes feuilles de
SALVIA argentea sont triangulaires, argentées et laineuses. Elle est considérée comme l’une des plus raffinée.


Les feuilles de
SALVIA forskaohlei sont vert clair, ovales, plus ou moins cordées.

 Petit feuillage fin et très découpé, caractéristique de SALVIA jurisicii.

 Les petites feuilles de SALVIA microphylla sont de taille variable (de 1 à 4 cm) selon le stade de la plante et le sol dans lequel elle se trouve. Elles sont ovales vert moyen, légèrement puberulentes.

  Le feuillage, en forme de cœur et longuement pétiolé de SALVIA cacaeliifolia est vert moyen.

 Feuillage original oblong à elliptique, panaché de vert, rose et blanc de SALVIA officinalis tricolor.

 Les poils présents sur les feuilles ont leur utilité. On distingue deux sortes de poils ayant deux fonctions différentes.

– Résistance à la sécheresse

La fonction de certains de ces poils terminés par une seule cellule est la réduction des besoins en eau. C’est ce qui explique que certaines espèces sont plus adaptées aux terrains secs que d’autres. Dans leur habitat d’origine, on trouve les espèces les plus velues dans des zones caractérisées par leur sécheresse.

-Plante aromatique

 Quels parfums! Tous différents d’une variété à l’autre. Ils peuvent être poivrés, fruités, camphrés, mentholés, épicés et bien d’autres senteurs encore que vous ne soupçonnez pas.

Ce sont les poils qui rendent les sauges aromatiques. Ces poils sont différents de ceux cités ci-dessus puisqu’ils sont glandulaires, c’est à dire terminés par une tête ronde qui sécrète et stocke des huiles volatiles. Ces dernières varient en composition et en quantité d’espèces à espèces. C’est ce qui explique les arômes différents d’une espèce à l’autre voir même d’une variété à l’autre. Quand on froisse ou que l’on effleure les feuilles, certains de ces poils se cassent, libérant ainsi l’huile contenue à l’intérieur. Ce sont ces huiles qui donnent leurs arômes aux sauges. Si vous froissez une feuille plusieurs fois de suite, vous avez peut-être remarqué que peu à peu l’odeur s’estompe. Vous savez maintenant pourquoi.

Cette caractéristique a aussi pour but de rendre la plante inappétente aux animaux. Et effectivement, nous avons expérimenté que ni les lapins ni les limaces ne s’intéressaient aux sauges.

Le port

Dans le monde des sauges, tous les ports sont présents. Ils peuvent être rampants, traçants, érigés, buissonnants, géants, couvre-sol.

La sauge, plante du jardinier feignant

Les sauges sont surnommées ainsi car leurs racines ont la faculté de secréter des substances empêchant la levée des graines tombées à leur pied. On peut effectivement observer que l’on trouve très peu de mauvaises herbes à travers leurs massifs. De même en pépinière, où les plantes en culture restent toujours relativement propres.

Les jardiniers apprécieront cet avantage non négligeable.